Faut-il réenchanter le monde ? – Conférence d’Edouard Brasey, Béatrice Bottet et Albert Moxhet lors de la première édition du Printemps des Légendes à Monthermé.
De gauche à droite: Béatrice Bottet, Edouard Brasey, Albert Moxhet.
Le dimanche 22 mars 2009, une conférence-débat d’Edouard Brasey, Béatrice Bottet et Albert Moxhet avait pour titre évocateur « Faut-il réenchanter le monde ? »
Les intervenants:
Edouard Brasey: bien connu des passionnés pour ses différentes encyclopédies et livres traitant du Merveilleux et de la féerie aux éditions Le Pré aux Clercs et autres. Il est également romancier, notamment pour sa tétralogie en cours, La Malédiction de l’Anneau.
Béatrice Bottet: Auteure jeunesse spécialisée dans le fantastique, Béatrice Bottet est également l’auteure des encyclopédies du fantastique chez Casterman dont un volume traite des fées, un autre des sirènes…
Albert Moxhet: spécialiste de la sorcellerie en Belgique et plus particulièrement en Ardenne, Albert Moxhet est l’auteur d’un très intéressant livre sur les rapports entre le légendaire ardennais et le légendaire breton: « Ardenne et Bretagne, les soeurs lointaines ».
Voici quelques extraits de cette conférence-débat:
Réenchanter le monde est supposer qu’il l’était à l’origine et que nous avons perdu cet état d’enchantement. Comme le signale : « Le monde au départ est enchantement. Donc aujourd’hui, ce qu’on fait, c’est essayer de retrouver cet état. Le monde, au départ, était Merveilleux, émerveillement, enchantement ». Béatrice Bottet ajoute qu’au « Moyen-Âge, ce n’est pas parce qu’on ne voyait pas quelque chose que ça n’existait pas. L’invisible était aussi présent que le visible ».
Comment expliquer que l’enchantement aie commencer à disparaître ? Edouard Brasey nous l’expose: » Au siècle des lumières, on sépare le scientifique de la croyance. C’est le règne de la science qui va contrer celui de féerie. Mais aujourd’hui, on redécouvre le Merveilleux et cela même par la science ! On ne dit plus qu’il est impossible que Dieu existe par exemple mais il devient admissible, pas les scientifiques eux-mêmes, qu’il y a quelque chose de supérieur… On arrive à retrouver la magie, la croyance par la science ».
Qu’en est-il en Belgique ? Albert Moxhet pense que la « tradition de sorcellerie et de croyance en des êtres féeriques en Belgique a contribué a conserver cet étét d’enchantement ». L’auteur ajoute que » c’est principalement une question de regard. C’est comme lorsqu’on se focalise sur les devantures, les vitrines de magasins en oubliant de lever les yeux pour admirer l’architecture, abandonnée, des bâtiments ».
L’auteur nous parle ensuite de ses rencontres avec les indiens et ce respect profond de la Nature. On ne prélève rien inutilement. Notre société actuelle de consommation a supprimé également cette façon de faire, cette façon de voir ».
Au tour de Béatrice Bottet de nous parler. L’auteure précise que la féerie a été une découverte pour elle. Ce n’était pas sa spécialité mais « on a vite fait de se laisser imprégner par le Merveilleux… » Béatrice Bottet cite quelques exemples où elle s’est mise à penser aux fées dans sa vie de tous les jours… Elle précise qu’au fond, » Personne n’a vu de fée. On ne peut que croire qu’une fée a fait ceci ou cela. On ne voit que les traces laissées par les fées ». Elle aussi mentionne que la technique a mis fin aux croyances et c’est particulièrement vrai pour » la période d’après-guerre où il fallait être sérieux et technique ! C’est d’ailleurs à ce moment-là que la science-fiction s’impose avec ses descriptions scientifiques, ses inventions et découvertes. Alors que ces dernières années, on redécouvre nos légendes, nos croyances… ». Un joli message d’espoir encore trop éloigné de nos écoles axées sur la technique primordiale en tous points, résultat très certainement de cette période d’après-guerre mentionnée par Béatrice Bottet.
La féerie au secours de notre monde…
Dans sa relation avec la Nature, la féerie semble encore plus porteuse d’espoir que l’écologie. « L’écologie conseille et condamne » souligne Béatrice Bottet, « mais si on se prive, ce sera grâce aux fées ». On rejoint ici les propos de l’auteure. Les fées portent l’espoir, en leur croyance, c’est le respect de la Nature, l’équilibre écologique qui prévaut. Et dans cette relation se situe la salut de l’Homme.
Les légendes contiennent les questions fondamentales de l’Humanité. » Au travers de tous les imaginaires, qu’ils soient d’Europe, d’Amérique, d’Afrique ou d’Asie, on retrouve ces questions, on touche au fondamental humain par les légendes » affirme Albert Moxhet.
Il est d’ailleurs étonnant comme le mentionne Edouard Brasey que « les enfants, quand ils inventent des histoires, parlent spontanément de sorcières, de fées, de lutins, de monstres. On touche aux archétypes évoqués par Jung ».
En conclusion, une conférence-débat porteuse d’espoir, l’espoir de voir le monde revivre, les hommes, grâce aux fées, se remettre à croire et partager avec la Nature. Peu importe la forme que l’on donne à cette croyance, tant qu’elle fait du bien aux autres, à la Nature, au monde… Faut-il réenchanter le monde ? La question ne se pose plus, les fées sont déjà là et le travail a déjà commencé. Serez-vous des nôtres ?
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